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vive l amour Vive L’amour Au Cinéma Aix Les Bains
Par hasard, l’un puis l’autre des garçons a squatté l’un de ces appartements, labyrinthe désert de murs immaculés, de couloirs chirurgicaux. Une brève étreinte entre celui-ci et la femme, sous le regard de l’autre, n’aura pas de suite. Vus sous cet angle, on comprend que les débouchés d’avenir offerts par Taipei fassent un peu flipper la jeunesse locale. Tsai Ming-liang a beau glisser quelques scènes burlesques échappées de La Soupe aux canards, le rire est très vite court-circuité par la condition robotique des personnages. A la fin, quand la jeune fille ne peut plus s’empêcher de sangloter, telle Jeanne Moreau au bout de La Nuit, on croit saisir que ce titre, Vive l’amour, est peut-être légèrement désespéré.
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Les Oeuvres De Tsai Ming
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Squatteurs de leur propre vie, ils sont comme chez eux dans l’espace impersonnel grand standing. S’engage un chassé croisé sans paroles qui n’a pas grand chose d’amoureux entre Hsiao Kang, le démarcheur pour le compte des pompes funèbres, Ah Jung, le marchand de rue à la petite semaine et May, l’agent immobilier chargée de trouver acheteur pour l’appartement en question. Vive l’amour est en apparence un ballet glacé, quasi mutique, à trois protagonistes, deux adolescents et une femme dont la jeunesse s’enfuit. Le premier garçon est un éphèbe introverti, représentant en niches funéraires, homosexuel pétrifié par son incapacité à faire face à la très pudibonde société confucéenne ; le deuxième un vendeur de fringues sur le trottoir, un peu voyou, petit félin prédateur dans la jungle de Taïpeh. Elle, elle travaille, dans une sorte d’absence à elle-même, à faire visiter des appartements vides à des gens qui lui indiffèrent pour obtenir des ventes dont elle n’a rien à faire.
Film
Vive l’amour, 2e long métrage de Tsai Ming-liang, a obtenu en 1994 le Lion d’Or à Venise. Son premier film, Les Rebelles du dieu néon, avait reçu plusieurs prix en Italie et à Tokyo. Avec leurs images fiévreuses, les trois premiers films du Taïwanais, ici en versions restaurées, n’ont rien perdu de leur force depuis les années 1990. Grand maître de la Nouvelle Vague taïwanaise, le cinéaste Tsai Ming-Liang est plébiscité dans le monde entier, notamment aux festivals de Berlin, Venise,… Comme Wong Kar-wai, Tsai Ming-liang prend le pouls d’une ville en saisissant l’état de sa jeunesse. Réinitialiser votre mot de passe à l’aide de l’adresse e-mail associée à votre compte. Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités. Ce site est une création intellectuelle originale qui, par conséquent entre dans le champ de protection du droit d’auteur. Son contenu est également protégé par des droits de propriété intellectuelle et/ou industrielle. Toute personne qui portera atteinte aux droits de propriété intellectuelle attachés aux différents objets de ce site internet se rend coupable du délit de contrefaçon et est passible des sanctions pénales prévues par la loi.
Hsiao-Kang, un vendeur d’emplacements funéraires, vole la clef restée dans la serrure d’un appartement mis en vente. Le soir, même, il revient sur les lieux et prépare son suicide. Il est dérangé par l’intrusion d’un couple d’occasion, formé de Mei, un agent immobilier, et de Ah-Jung, l’amant qui l’a suivie, sur un simple regard. La jeune femme disparaît au petit matin mais Ah-Jung reste là, bien décidé à profiter des circonstances pour s’installer dans l’appartement vide. Il découvre bientôt l’existence de Hsiao-Kang et sympathise avec celui-ci, qui se révèle être un homosexuel timide. Pendant ce temps, Mei poursuit sa vie sans joie, vendant des appartements du matin jusqu’au soir… Traitant du mal d’aimer vécu par des personnages jeunes et paumés, Vive l’amour pousse à l’extrême le cinéma moderne de l’incommunicabilité et de la vacuité. La structure du film est pourtant beaucoup moins complexe que chez Antonioni (Blow-up ou profession reporter par exemple). Dès les premiers plans, la puissance de la mise en scène rayonne de l’écran. A partir de ce dispositif minimal, Tsai Ming-liang construit une architecture spatiale et temporelle d’une solidité et d’une profondeur fascinantes, qui doivent d’évidence à son expérience du théâtre.
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Chaque jour, la rédaction et l’ensemble des métiers de Télérama se mobilisent pour vous proposer sur notre site une offre critique complète, un suivi de l’actualité culturelle, des enquêtes, des entretiens, des reportages, des vidéos, des services, des évènements… Son effervescence poétique est vite remarquée sur la scène internationale. Son deuxième film, Vive l’amour, reçoit le Lion d’or à Venise en 1994 et le suivant, La Rivière, l’Ours d’argent à Berlin en 1997. Après quelques années de formation dans les studios de la télévision de Hongkong, ses débuts sont impressionnants, trois films à l’étrangeté majuscule, rassemblés aujourd’hui en coffret et présentés enfin dans des versions restaurées qui harmonisent les nuances d’ombres et de lumières artificielles. Vive l’amour tend vers la comédie burlesque et en même temps vers le drame. Le titre, plutot ironique, les trois personnages veulent aimer ou etre aimer mais n’y arrivent pas. Le film est lent, très lent car il y a vraiment peu de dialogues et les rares dialogues ne sont pas importants, la musique aussi est absente mais à l’inverse, le son est amplifié au point d’entendre chaque … Ça vous aura probablement échappé, mais c’est un drôle de petit vent de panique qui a soufflé cet automne sur notre merveilleuse profession. L’espace de quelques jours, le temps s’est arrêté, les respirations se sont suspendues, l’Apocalypse menaçait, la mort des cinémas français, mille fois annoncé… D’abord Meï, une agente immobilière, qui passe son temps à traverser des appartements déserts que personne ne se propose d’acheter.
Sous le titre guilleret de Vive l’amour, le réalisateur peint la solitude radicale de trois jeunes gens de Taïpei. May, qui travaille dans l’immobilier, est abordée dans la rue par Ah-jung, vendeur de vêtements à la sauvette. Elle l’emmène pour la nuit dans un des appartements vides qu’elle fait visiter. Il a tout simplement volé les clés restées sur la porte et s’est réfugié là pour mettre fin à ses jours. Les trois personnages ne se rencontrent pas, ils se frôlent, se cherchent en silence, chacun enfermé dans son histoire quêtant un amour idéal qu’il ne peut trouver. Leurs lèvres restent closes mais leurs gestes parlent, tentent d’approcher l’autre sans y parvenir. May, la jeune femme, rêve d’un grand amour et se comporte avec son amant de rencontre en prédateur qui expédie son affaire. Hsiao-kang, jeune vendeur de colombarium, accomplit seul des rites évoquant son homosexualité et n’est capable, dans la réalité, que d’embrasser à la va-vite Ah-jung endormi. Chacun erre hors de lui-même dans une ville folle, où l’espace manque pour enterrer les morts et abriter les vivants, tandis que d’immenses surface vides restent inoccupées. Un appartement vide, inhabité et trois personnages, deux hommes et une femme, également vides et inhabités.
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Le Lion d’or au dernier Festival de Venise a récompensé à la fois un film impressionnant de puissance maîtrisée et d’émotion souterraine, et un nouveau représentant de premier plan de la féconde nébuleuse des cinématographies chinoises. Après Chungking Express, un autre témoignage de ce métissage entre observation attentive de l’entourage immédiat et audaces d’une mise en scène à la modernité universelle. C’est plus de films par an dans plus de 850 salles UGC et partenaires. Pour ce faire, le soutien et la fidélité de nos abonnés est essentiel.
D’abord les lieux, les volumes, tiennent une place centrale et dessinent les rimes entre l’appartement, les autres endroits à vendre de l’agence immobilière, les niches funéraires, la rue qui sert d’échoppe. Elles mettent en place le jeu entre l’intérieur commun aux trois protagonistes et leurs extérieurs différents, et qui pourtant finissent par se ressembler comme trois manifestations de la même impasse de vie, pis, du même manque d’envie de de vivre.
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Nous vous invitons à rejoindre à votre tour cette communauté en vous abonnant à Télérama. Les sons, quelques gestes et quelques signes voilà tout ce qui existe pour ces personnages pour qui l’amour et la mort sont hors de porté (lorsque Hsiao-kang tente de se suicider, May et Ah-jung procèdent, absents, aux premiers attouchements puis, Hsiao-kang, ahuri, sous le lit, pendant les ébats des deux autres). Dans ses films suivants, Tsai Ming-liang exploitera plus encore le thème de l’eau qui coule associée à la vie qui va. Ici, dans le dernier plan, May en larmes, longuement, se vide. À Taipei, une jeune employée d’une agence immobilière a les clefs de nombreux appartements. Le site est soumis au respect de la loi française du 6 janvier 1978, dite ‘Informatique & Liberté’; il a fait l’objet d’une déclaration auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés . Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978 dite ‘Informatique & Liberté’, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression relatif aux données vous concernant dans les conditions de l’article 34 de ladite loi. Ce film vous est présenté dans le cadre d’un cycle de 3 films du cinéaste taïwanais, Tsai Ming-Liang. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.