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un amour impossible film Catherine Corsini Adapte Christine Angot Au Cinéma Découvrez Les Avis Du Masque Sur un Amour Impossible
Parce qu’une autre personne est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. La cinéaste adapte avec subtilité l’autofiction de la romancière.
L’adaptation par Catherine Corsini peut faire craindre une approche purement illustrative.
L’implication De Christine Angot
Ce drame romantique à l’allure surannée et classique est plus que ce qu’il semble être. En effet, davantage qu’à une simple fiction, c’est à la véritable histoire de la romancière et de ses parents que nous assistons, conçue à partir de ses souvenirs et de la toujours relative sincérité qu’un auteur peut mettre dans un roman autobiographique. Cela donne une saveur toute particulière au film de Corsini, le fruit de l’union de Rachel et Philippe , Chantal étant la narratrice du film et donc tout simplement Chrisitine Angot elle-même. Oui, mais c’est un salaud pas ordinaire, c’est un salaud qui a beaucoup d’intelligence, une grande conscience de lui-même, qui est cultivé, qui joue de son rapport de pouvoir et de séduction, de domination ; ça rappelle tous les combats d’en ce moment sur la domination. Le film fait vraiment écho avec des thèmes qui sont apparus aujourd’hui, où on se rend compte combien de femmes ont subi cette domination. Cette explication est hyper importante parce que ces deux femmes n’arrivent pas à se parler, alors qu’elles sont complètement contaminées par cette histoire, c’est comme un état de sidération, sa fille a l’intelligence de poser un concept, une idée, qui fait qu’elle peut s’en sortir. Sans théoriser, on reste dans une espèce de flou, d’émotion, alors que là il y a quelque chose de très idéologique, qui pèse, mais qui leur permet de s’extraire.
Tombée sous le charme de Philippe , un homme qui la méprise mais dont l’appartenance à une classe sociale supérieure et la beauté la fascinent, elle se persuade que sa fille, que son père refuse de reconnaître, est l’enfant de l’amour. « Un amour impossible » va nous emmener dans un drame humain bouleversant aux dimensions et au cheminement insoupçonnés !
Produit par une femme, écrit par deux femmes d’après le livre d’une femme, réalisé par une femme qui retrace le destin de deux femmes… Au lendemain de l’affaire Weinstein, le nouveau film de Catherine Corsini réjouira sûrement les passionaria qui luttent contre la domination masculine. Il serait dommage qu’il n’intéresse que ces militantes, ou les seuls admirateurs de Christine Angot.
À la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu d’une famille bourgeoise.
Et dans la deuxième partie, grâce aux ellipses, Catherine Corsini parvient à cristalliser quelque chose de très complexe. À l’inverse, je pense que ce film met longtemps à se mettre en place, et quand il rentre dans le conflit c’est très puissant. Un amour impossible est le dixième long métrage de cette réalisatrice, qui par ailleurs milite activement, notamment pour les droits de la femme, contre le racisme et les violences conjugales. Un Amour impossible, le nouveau film de Catherine Corsini, évite tous les écueils que l’adaptation du livre éponyme de Christine Angot pouvait cacher. AVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser.
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Un sujet décliné sous toutes les formes pour le plaisir de votre lecture. C’est le portrait d’une femme très bien interprétée par Virginie Elfira qui s’étend sur toute une vie. C Corsini distille avec art le poison qui vient envenimer la relation. Elle l’aime et est aveuglée par cet amour au point de supporter ses absences-et elles sont longues-son mépris, son déclassement social, de supporter son agressivité, et le comble, de supporter qu’il en épouse une autre. La parole délétère de cet amant agit à chaque fois comme un marteau qui vient battre une roche résistante jusqu’à ce qu’elle s’effrite à l’aveu de sa monstruosité. C’est un film sur la manipulation et elle fonctionne à merveille quand le bourreau trouve la victime idéale. Ce que montre aussi le film c’est que la victime est coupable de son aveuglement. On ne croit en rien, ni aux personnages, ni à leur histoire d’amour abracadabrante. Une voix off insupportable insuffle des détails sans intérêt, pour tenter de consolider une histoire peu crédible. Si ce n’était qu’une histoire, on pourrait espérer que l’héroïne va échapper au prédateur, que les mutations du monde vont la porter jusqu’à la libération, à l’autonomie.
Entre les deux, il y aura une histoire d’amour, la chronique d’une libération inachevée, la commission et la révélation d’un crime. Fin des années 50, Rachel, incarnée par Virginie Efira (qui joue aussi une coach dans « Le grand bain » de Gilles Lellouche), est une jeune fille charmante qui travaille à la Sécu, à Châteauroux. C’est à la cantine qu’elle rencontre Philippe, interprété par Niels Schneider (qui incarne Saint-Just dans « Un peuple et son roi » de Pierre Schoeller), un bourgeois « fagoté comme un as de pique, mais il parle bien ». Pour elle c’est une passion, pour lui ce n’est qu’une « rencontre inévitable ». Lorsqu’il part, il lui laisse une petite broche et une fille « née de père inconnu » qu’il traînera à reconnaitre (« Je vais réfléchir », dit-il). C’est donc seule que Rachel élève sa fille au fil des années ; lorsque le lien se renoue avec le père, ce sera pour le pire et l’ignoble. Il fallait de grands comédiens pour incarner cette histoire terriblement poignante, qui réjouit, bouleverse puis oppresse au gré des étapes et des visages arborés par le récit. Et heureusement, Catherine Corsini a pu compter sur une immense Virginie Efira, qui mériterait bien son César tant sa performance est dévastatrice.
Je n’avais aucune idée d’actrice en écrivant le scénario, c’était compliqué, je n’avais pas de révélation. J’ai rencontré Virginie à un festival, je l’ai vue et c’était elle le personnage, elle a cette espèce de force, d’engagement, elle peut vraiment jouer quelqu’un de populaire, elle a un côté maternel et cette puissance. Elle avait lu le bouquin et elle avait très envie de ce personnage, on a fait une journée d’essais pour voir si ça fonctionne, si on s’apprécie. Je ne l’avais vue que dans « Victoria », elle était plutôt reconnue comme une actrice de comédie, mais je pense qu’elle a pris un virage incroyable et avait prouvé en faisant ce film qu’elle avait une puissance de jeu démente. C’est la première fois qu’elle allait vers ce type de rôle, il y avait à défricher ensemble, ce qui était enthousiasmant, de travailler sur une zone qu’elle ne connaissait pas. Fidèle adaptation du roman de Christine Angot par Catherine Corsini, ce portrait d’une mère célibataire, des années 50 à nos jours, révèle un drame familial prolongé et le trauma d’un inceste.
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Si ce brusque revirement semble sceller la victoire tant attendue de Rachel, il se révèle vite n’être que l’humiliation suprême que lui inflige cet homme que l’on découvre sous les traits du pervers narcissique. Un Amour impossible, l’adaptation, par Catherine Corsini, du roman autobiographique de Christine Angot, avec Virginie Efira et Niels Schneider. À Châteauroux, à la fin des années 50, Philippe, issu de la grande bourgeoisie parisienne , s’éprend, dans un bal populaire, d’une jolie et modeste dactylo à la Sécu, Rachel . Hors de question, pour Philippe, d’épouser Rachel, qui n’est pas de son milieu. Une fille, la future Christine Angot, naît, en 1959, de cette liaison. Elle sera élevée par sa mère, le père refusant de la reconnaître. S’il y consent, quatorze ans plus tard, c’est que leur fille est devenue une adolescente, dont il peut désormais abuser.
On sent le malaise qui grandit sous nos yeux, l’étreinte de la peine qui envahit l’écran, à mesure que la cruauté de l’un contamine la lumière qui vivait dans les yeux de l’autre. Et Un Homme Impossible de devenir le récit d’une destruction, non pas d’une passion mais d’une personne, voire de plusieurs personnes, par un égoïste hautain et sournois, dont la vraie nature se cache derrière un visage angélique et un pouvoir de fascination naturel.
Sujet difficile que celui d’évoquer sur une quarantaine d’années la vie d’une femme bouleversée par un inceste, qu’interprète une magistrale Virgine Efira. Angot a raconté lors de la sortie du livre original de ce film qu’elle pensait que les viols qu’elle subissait de son père était normal, que tous les papas faisait ce genre de choses avec leur fille. C’est en libérant la parole qu’on protège les victimes d’abus, pour qu’elles aussi elles prennent conscience que non, le viol n’est pas une chose acceptable. Tout le monde le comprend, les femmes comme les hommes, qui prennent eux aussi conscience de l’existence d’une réalité et qui se battent pour changer les choses, pour protéger leurs sœurs, leurs femmes, leurs filles… Je suis très heureux pour vous, personne ne devrait la connaître, mais elle ne doit plus être caché et non exposé. C’est à prendre en compte quand même, je ne sais pas si c’est un film de femmes, mais en tout cas c’est un combat de femmes. Le seul homme est représenté vraiment comme diabolique, mais elle n’en veut pas aux hommes, Christine Angot, c’est plus le combat de classes qui l’intéresse que le combat masculin-féminin. Il y avait quand même une domination masculine dans les années cinquante-soixante, on ne peut pas l’occulter, elle est encore là aujourd’hui. Dans son adaptation, Catherine Corsini reste très près du texte, mais elle met le point de vue de la mère et de la fille.
Sur ce postulat, Catherine Corsini aurait pu nous sortir le grand jeu d’un drame au pathos anxiogène. Avec une remarquable subtilité d’approche, la cinéaste déroule une histoire d’amour au romanesque tour à tour flamboyant ou cruel, bercé par une retenue mélancolique qui touche en plein cœur et déborde d’empathie tragique. De ce va-et-vient amoureux, on voudrait retenir la beauté des instants précieux partagés au milieu de cette idylle magnifique, la force de cette passion dévorante, l’exaltation de cet immense amour qui rend vivant même si c’est par intermittence. Mais petit à petit, le tableau se noircit doucement, l’horizon s’obscurcit, et les ténèbres de la douleur recouvrent la lumière de la joie. Un synopsis qui paraît bien simple, mais qui cache non pas un, mais plusieurs amours difficiles, à défaut d’être impossibles.
Elle réalise un film très riche et bouleversant car il met le doigt sur le lien incroyable qu’il y a entre une mère et sa fille qui ont des souffrances différentes mais causées par le même homme. C’est un lien qui les a dévastées mais qui a aussi fait d’elles des personnes incroyables. C’est au dernier tiers du film que cette belle narration se gâte un peu. Contrairement au roman, où Christine Angot raconte crûment l’inceste, Catherine Corsini choisit de n’en rien montrer.
Copyright Stéphanie Branchu – Chaz ProductionsSe démarquant du ton abrupt du roman, la réalisatrice préfère en exploiter la veine romanesque. La narration fluide et classique ne se place que du point de vue de Rachel et évite ainsi tout scène scabreuse. Associée à une mise en scène toute en sobriété, elle installe la juste distance entre le spectateur et les événements relatés en amortissant ainsi la cruauté et laissant à chacun la liberté de les vivre selon son propre ressenti. Pour ce faire, le soutien et la fidélité de nos abonnés est essentiel.
A travers ce parcours d’une femme malheureuse mais combattante, qui va vite devenir une mère aimante et responsable, on perçoit les difficultés de la France provinciale de l’après-guerre, empêtrée dans ses préjugés et ses diktats moraux.
Dans ce nouveau film, Un Amour impossible, la cinéaste s’attaque à la protagoniste du roman éponyme de Christine Angot, Rachel Steiner , qui est la mère de la narratrice (et bien sûr de l’écrivaine, réputée pour ses récits autobiographiques). Une gageure, quand on connaît l’extrême sècheresse du style de cette dernière, un style qui confine au clinique et qui n’invite certainement pas à l’empathie. Avec sa froideur nonchalante, clairsemée d’élans sentimentaux et surtout sexuels, les mots abjectes qu’il lui lance, déductibles d’une différence sociale revendiquée, Philippe est un être ignoble. Son acceptation par cette “femme douce” qui sait toutefois ce qu’elle veut, ne fait pas d’elle une faible femme. Les transformations physiques de Virginie Efira, pour évoquer presque 40 ans de vie, sont remarquables, alors que l’actrice compose une interprétation de premier ordre, toute en subtilité, sans doute son meilleur rôle. L’histoire de Rachel, éprise et sous emprise d’un homme, et de sa fille Chantal nous happe dès le début, et ne nous lâche pas, révélant lentement l’abîme qui séparera la mère de sa fille.
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Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion. Il y a clairement dans ce film, trois parties/périodes bien découpées et analysées. Aussi le film est remarquablement bien réalisé et interprété, c’est un sans faute. On ressort de ce drame fortement éprouvé par la violence des faits et des propos, tant la montée de la souffrance atteint des sommets, totalement imprévisibles au début… Ce n’est pas parce que vous ne connaissez pas ce monde qu’il n’existe pas. Les 3/4 des viols se font dans la cellule familiale ou proche.
La comédienne belge confirme son immense talent, qui n’attendait qu’un rôle à sa juste mesure pour s’exprimer pleinement.
Catherine Corsini nous a depuis longtemps déjà gratifiés de ses films pas totalement oubliables, mais pas complètement marquants non plus. Ainsi La nouvelle Eve, Partir, ou encore La belle Saison, pour les plus mémorables. Ils ont en commun de mettre en avant des personnages féminins forts, et donnent quand même globalement l’envie de suivre leur réalisatrice.
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Une histoire au départ toute simple de deux amoureux que sont cette rêveuse bien modeste et un peu fleur bleue, et ce ténébreux jeune homme issu d’une famille très fortunée.. Née à Dreux en 1956, Catherine Corsini commence par rêver d’être comédienne. Dès son arrivée à Paris, elle s’inscrit donc au Conservatoire dont elle passe avec succès le Concours. Très vite pourtant, elle se détourne de l’interprétation pour se lancer dans l’écriture et la réalisation. En 1988, après trois courts-métrages, tous primés, elle se lance dans le long, avec Poker, un film noir interprété par Caroline Cellier et Pierre Arditi. Après un court détour par le petit écran, elle revient au cinéma en 1994 avec les Amoureux qui explore les relations ambiguës d’un frère et une sœur. En 1999, elle change de registre et s’essaie à la comédie avec La Nouvelle Eve. Après ce film qui la fait connaître du grand public, elle tournera plus régulièrement. Vont s’enchainer, ou presque, La Répétition , Mariées mais pas trop , les Ambitieux , Partir , Trois Mondes et la Belle Saison . Tout comme un philosophe et une coiffeuse ne sauraient faire bon ménage, Rachel et Philippe ne peuvent être ensemble, la classe aisée ne se mélangeant pas à la classe moyenne.
Ce que je trouve aussi très beau, c’est que pour elle c’est un enfant de l’amour, c’est un enfant qu’ils ont choisi de faire ensemble, et elle lui donne toujours une image très positive de son père. Mais comme c’est un grand pervers, il va s’arranger pour tout casser, pour tout détruire. J’aurais voulu écrire une histoire pareille, je n’y serai pas arrivée parce que la vie est quelque fois encore plus forte que la fiction et que ce qu’on peut imaginer. Catherine Corsini aime à filmer les amours contrariées et la lutte des classes. Plus de la moitié de sa filmographie abrite l’un de ses deux thèmes. En adaptant le roman éponyme de Christine Angot, « Un amour impossible », elle y trouve ces deux sujets de prédilection réunis en une seule histoire.
Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Un film immensément intense et vibrant, magnifiquement interprété avec pudeur par des actrices mesurées et d’une infinie justesse, et donc tout simplement une adaptation du roman de Christine Angot lumineuse et évidente. Tout se situe dans l’incommunicabilité, l’observation, la perception sans qu’aucun terrible aveu ne vienne de temps à autre libérer les sentiments et la souffrance que chacune endure… Or, il n’en est rien et je ne vois rien de positif à l’horizon avec toute cette haine qui apparaît comme une forme de racisme. Je me désolidarise totalement de ces femmes-là, ce qui ne veut pas dire que je ferme les yeux mais il y a vraiment de l’abus. Je crois que personne n’a jamais, du moins en Occident, pensé que le viol était une chose normale.
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Copyright Stéphanie Branchu – Chaz ProductionsAutour de ce triangle amoureux père/mère/fille complexe, Catherine Corsini et sa coscénariste attitrée Laurette Polmanss bâtissent un récit scindé en trois étapes distinctes. Posant les bases de leur intrigue, elles se lancent dans la description de la relation déséquilibrée mais au charme indéniable entre une jolie jeune femme naïve mais sincèrement amoureuse et un garçon issu de la grande bourgeoisie usant et abusant de son charisme et de sa puissance sociale. Enfin le dernier acte nous laisse au bord de la tragédie quand survient la reconnaissance de Chantal par son père.
Non seulement elle y est juste, mais Virginie Efira fait tout passer dans son interprétation formidable de sobriété, qui joue du moindre regard, du moindre geste, de la moindre parole pour véhiculer des ressentis épidermiques.
On a beau connaître la fin de cette tragédie, on est fasciné par la façon dont Thomas Vinterberg relate le calvaire des hommes qui réussirent à survivre pendant plusieurs jours dans ce tombeau d’acier, espérant en vain des secours de leur pays, alors en pleine guerre froide avec l’Occident. D’autant plus que les deux comédiens en charge des rôles principaux sont tout bonnement sensationnels. Niels Schneider, qui joue avec une froide retenue, son personnage d’amant manipulateur et père incestueux; et Virginie Efira, qui bouleverse en mère courageuse et amoureuse brisée. N aurait aimé, face au film de Catherine Corsini, n’avoir pas lu Christine Angot. Entrer dans Un amour impossible sans a priori, entrer dans le film sans la connaissance de la suite, du destin de son héroïne. Pour son dixième long-métrage, Catherine Corsini choisit d’adapter le roman autobiographique de Christine Angot et signe un film d’amour vibrant. J’avais correspondu avec elle par mail, des échanges sur des détails dont j’avais besoin, on a eu une correspondance merveilleuse, c’est une femme qui a des souvenirs extrêmement précis et qui écrit aussi très bien.
On n’en dira pas plus pour ne rien dévoiler mais c’est bien ce dernier sujet abordé qui sera le plus éprouvant dans un film qui se charge d’une gravité de plus en plus bouleversante au fur et à mesure que les minutes passent. La cinéaste choisit le voice over, en faisant lire des pans entiers du livre par Chantal adolescente, puis jeune adulte. Peut-être la lecture du livre montrerait-elle que Catherine Corsini a su voir au-delà de ce que l’écrivaine elle-même a vu.
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C’est un homme de son temps, de ce temps-là, de ces années-là, quand tout ceci était la norme indiscutée des relations sociales. Et Rachel valide tout, expliquant à sa petite Chantal que cet ordre des choses est normal, plongeant cette dernière dès toute petite dans une confusion. Dans cette deuxième moitié du vingtième siècle, la domination du mâle est une évidence.
Car cet Amour Impossible, bien que racontant une histoire datée puisqu’ayant existé, a quelque chose d’intemporel dans sa façon de dire les ravages de l’inceste paternel, jusque dans la destruction des rapports mère-enfant. Cinéaste féministe engagée, Catherine Corsini a le chic pour dégoter des sujets dont elle tire des films captivants.
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Les idées préconçues parcourent le film, mais il faut attendre la dernière scène pour saisir pleinement les intentions de la cinéaste. À la manière d’un tract, le monologue affecté de Chantal exprime l’histoire du « rejet social », faisant des revers de sa mère les symboles d’une cause. Plus que la simplicité du discours, c’est la maladresse avec laquelle il se déploie qui pose question. Copyright Stéphanie Branchu – Chaz ProductionsMais il est plus que probable que ce film n’aurait pas eu la même portée sans la présence de ce couple de comédiens choisis fort à propos. Virginie Efira a déjà moult fois prouvé qu’elle avait la capacité de se glisser dans la peau de personnages divers et variés. L’incarnation juste et nuancée de cette femme digne et à l’émotion sans cesse contenue lui accorde une nouvelle ampleur. A la fois forte et fragile, elle illumine de sa grâce et de sa détermination et inspire le respect face au désormais incontournable Niels Schneider dont l’allure de jeune premier à la beauté sans failles cache à la perfection l’ambiguïté et même encore davantage l’abjection. A l’aube des années 60, Rachel , employée de bureau, tombe amoureuse de Philippe , féru de culture, brillant et d’origine bourgeoise. Ils ne se marieront pas, mais auront une fille que ce père ambigu mettra une quinzaine d’années à reconnaître. Un combat qui va briser la vie de Rachel et celle de sa fille, jusqu’à la révélation d’un terrible secret.
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C’est du moins ce que l’on ressent dans la reconstitution du Châteauroux années 50, ses bals et sa riante campagne où folâtrent les jeunes amants. A la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, employée de bureau, rencontre Philippe, un fils de bourgeois, à la cantine de son travail. Quand Rachel tombe enceinte, Philippe refuse de l’épouser et ne veut pas reconnaître l’enfant. La jeune femme ne veut pas que son enfant grandisse sans père. Quand Philippe intervient enfin dans la vie de Chantal, c’est à la fois une joie et une souffrance pour Rachel. Eblouie par le milieu dans lequel évolue son père, l’adolescente se montre dure avec sa mère… A la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel , modeste secrétaire, rencontre Philippe, un grand bourgeois cultivé . Malgré cette naissance, Philippe, pour ne pas « trahir » sa classe sociale, va obstinément refuser d’épouser Rachel, qui va donc se voir contrainte d’élever, seule, sa fille. Au bout de dix ans d’un combat acharné, cette mère, célibataire contre son gré, parviendra quand même à ce que Philippe donne son nom à sa fille.
Un Amour Impossible Bande
N se réjouit de voir Christine Angot couronnée par ce prix Décembre (ex-Novembre) qui lui va comme un gant. Prix un peu en retrait, prix loin des flonflons ordinaires de la petite cuisine littéraire, prix que lui ont attribué Adler, Bergé, Savigneau et autres Sollers. Prix avec une touche de mélancolie hivernale et une consonance festive. Chaque matin à 7h30, recevez l’actu du jour dans votre boîte mail. Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation. Franceinfo sélectionne chaque jour des contenus issus de médias audiovisuels publics européens, membres de l’Eurovision. Chaque jour, la rédaction et l’ensemble des métiers de Télérama se mobilisent pour vous proposer sur notre site une offre critique complète, un suivi de l’actualité culturelle, des enquêtes, des entretiens, des reportages, des vidéos, des services, des évènements…
À la fin de ce film elliptique et pudique, on voit la romancière rédiger le récit de l’inceste que le film vient de raconter. Mais l’amour impossible, ce sont aussi les relations filiales de Chantal avec chacun de ses deux parents, au fil des quelques quarante années que couvre le film. Plus tard, la jeune femme qu’elle devient sera portée par une magnifique Jehnny Beth, hallucinante de vérité, et qui sera la quatrième actrice à jouer le personnage. Chantal continuera d’être bouleversée par ce maelström de sentiments (culpabilité, reproches, etc.) qui la met par terre, et qui met aussi son entourage par terre, sa mère en tout premier lieu. A la fin des années cinquante, Rachel, une jeune employée modeste de la Sécu rencontre Philippe , un garçon des beaux quartiers. Le lien qui les unit est extrêmement passionnel, bien que la passion ne revête pas la même définition pour les deux. Philippe, pour des raisons vagues, mais certainement en relation avec la situation sociale de Rachel, ne souhaite pas épouser cette dernière et le lui fait comprendre très clairement. Ils auront cependant, dans un commun accord plus que trouble, l’envie de faire un enfant, Chantal. Rachel mènera un combat de très longue haleine pour que Philippe reconnaisse sa fille. Catherine Corsini, qui cosigne le scénario, accapare l’attention dès ses premières scènes et ne nous lâche plus jusqu’au bout de ses 2h15 de film.
Je sors totalement bouleversée par le film.Comment ai-je fait pour rentrer? Mon mari s’appelle Alain, j’ai une Camille.Ma fille aînée ne me parle plus depuis 1 an, quand elle parle de moi, elle me nomme par mon prénom.Ce film, c’est mon histoire. Drame extraordinairement réussi , proche à des réalités cachés … Un long métrage qui fait penser au même temps laisse une sensation de mal au coeur .
À la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu d’une famille bourgeoise.
Si vous voulez fermer les yeux c’est votre droit, mais nier une réalité est une démarche insidieuse. Quand on montre quelque chose, on le voit, c’est une réalité. Une accusation sans preuve ne montre rien du tout et c’est la porte ouverte à tous les abus. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. En cliquant sur «Continuer à lire ici» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Découvrir les offres multicomptes Pourquoi voyez-vous ce message ?
Un amour impossible est donc un pari plutôt réussi par la cinéaste. Christine Angot a tendance à relater des faits bruts, et souvent brutaux; Catherine Corsini a su rendre leur part d’humanité, bonne ou mauvaise, à tous ces personnages. Par là-même, Un amour impossible, un livre dont les extraits entendus paraissent durs, devient ce film émouvant. Jusqu’à ce que l’amoureux de la mère, Philippe, intellectuel momentanément échoué dans les environs de la base américaine, prononce, à propos de Rachel, le mot « hébraïque ». C’est peut-être là que le combat s’engage entre le jeune homme issu de la bourgeoisie parisienne et l’employée provinciale. En ce moment où – sous le couvert de l’érudition – l’homme laisse poindre l’antisémitisme de sa classe, où la femme amoureuse choisit de ne pas entendre l’intonation discrètement haineuse qu’il donne à l’adjectif. Là où Rachel est une employée de bureau provinciale et forcément sotte, Philippe, issu d’une famille aisée, se révèle quant à lui naturellement cultivé et polyglotte. Pendant la première heure et la première décennie , de tels clichés se justifient par le temps de l’action, à savoir les années 1950. Mais Rachel et Philippe vieillissent sans que l’évolution de la société et des mœurs n’aient de prise sur eux, ce que l’on constate jusque dans les tenues vestimentaires de Rachel (qui se vêt de la même manière dans les années 1980, que dans les années 1950).
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Peu importe, pour elle Chantal est son grand bonheur, c’est pourquoi elle se bat pour qu’à défaut de l’élever, Philippe lui donne son nom. Une bataille de plus de dix ans qui finira par briser sa vie et celle de sa fille.
De cette liaison passionnelle mais brève naîtra une petite fille, Chantal.
Presque De Bernard Campan Et Alexandre Jollien : La Critique Du Film
Dans le même mouvement, presque incidemment, le paysage change, la vieille maison entre ville et campagne est abandonnée pour un HLM ; après 1968, Rachel travaille un temps dans un hôpital psychiatrique qui tourne le dos aux vieilles thérapies. Prendre un acteur qui ressemble à une gargouille pour jouer le salaud, ce n’est pas forcément intéressant ; oui, il y a une sorte de séduction, la séduction du diable, quoi. Ce n’est pas intéressant s’il est présenté tout de suite comme machiavélique, c’est peu à peu qu’on s’en rend compte, c’est lui qui dicte les règles du jeu. Chaque dimanche à 20h, retrouvez les critiques du Masque et la Plume réunis autour de Jérôme Garcin pour parler cinéma, théâtre ou littérature. C’est un film chaotique, sur la complexité d’aimer ses parents et de pardonner leurs erreurs. Avec ce polar très réussi, superbement vintage, Drew Goddard, révélé il y a six ans par son génial La Cabane dans les bois, confirme qu’il a sa place parmi les plus grands. Mais sachez que ce polar en trompe-l’œil est porté par un récit dingo, une réalisation à la fois pleine de trouvailles et volontairement très lente (on a ainsi le temps de déguster chaque plan !), et surtout une distribution cinq étoiles. Voir Jeff Bridges en prêtre alcoolo, Dakota Johnson en flingueuse invétérée, ou encore Chris Hemsworth en hippie paumé est un délice.
Peu importe, pour elle Chantal est son grand bonheur, c’est pourquoi elle se bat pour qu’à défaut de l’élever, Philippe lui donne son nom. On avait quitté Catherine Corsini il y a un peu plus de trois ans au terme de sa somptueuse romance dramatique La Belle Saison avec Izia Higelin et Cécile de France, l’un des meilleurs films français de l’année 2015. Aujourd’hui, la réalisatrice est de retour avec Un Amour Impossible, nouveau long-métrage dans la continuité de son précédent tant bien des éléments sont similaires autour d’une histoire pourtant très différente. Emmené par Virginie Efira et Niels Schneider, Un Amour Impossible est l’adaptation d’un roman autobiographique de Christine Angot paru en 2015, où l’auteure racontait sa propre jeunesse à Châteauroux, entre l’amour indéfectible d’une mère et les drames bordant sa relation avec son père. Dans le détail, le film suit le parcours de Rachel, une modeste employée de bureau fraîchement baptisée « catherinette ». Incomplète, la vie de Rachel semble enfin basculer quand elle rencontre Philippe, un bel homme cultivé et de bonne famille. Entre eux, c’est le début d’une passion enflammée de laquelle naîtra la petite Chantal. Sauf que Philippe refuse toute idée de mariage par conviction et crainte d’y perdre sa précieuse liberté.
Nous vous invitons à rejoindre à votre tour cette communauté en vous abonnant à Télérama. Ce film ne vs laissera pas insensible …acteurs exceptionnels ….on en ressort bouleversé à voir absolument ….. J’ai aimé également les années, les décennies qui passent de la fin des années 50 jusqu’au début 2000. Ici, plusieurs enjeux croisés, plusieurs thèmes abordés et pourtant interdépendants dans ce canevas où chaque fil va avoir une incidence sur un autre dès qu’il sera à peine effleuré.
Virginie Efira se frotte ici à un rôle de mère et de femme, complexe, difficile, tout en finesse dans lequel elle s’en sort haut la main ! L’actrice insuffle à ce drame toute la sensibilité requise et nécessaire afin de le rendre limpide, palpable et puissant à la fois. On sait alors que l’arrangement qu’a trouvé Catherine Corsini entre sa propre mémoire de femme, son scénario, ses acteurs, sa manière de cinéaste, portera Un amour impossible jusqu’à sa destination. Même si l’on a lu le livre, si l’on sait la tragédie qui en forme le noyau, le récit de la liaison entre Philippe et Chantal donne un moment l’illusion d’un thriller. Virginie Efira donne une force radieuse à son personnage, mais aussi un aveuglement fragile qui lui fait ignorer la toxicité qui se dissimule sous le charme de son amant. Comme le roman, le film de Catherine Corsini s’écoule tumultueusement sur plus d’un demi-siècle, de la rencontre entre Rachel et Philippe , la mère et le père de la narratrice, jusqu’à l’ultime confrontation entre les deux femmes, l’enfant violée et la mère aveuglée.
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Le personnage passe progressivement d’une violence, très injuste, à l’égard de sa mère, à l’entendement, l’empathie, la compréhension… Jeune paysan simple d’esprit mais d’une bonté exceptionnelle, Lazzaro vit à l’Inviolata, un hameau resté à l’écart du monde. Il est un peu l’homme à tout faire des habitants de ce hameau, qui eux mêmes vivent comme les serfs des siècles passés, exploités qu’ils sont, sans s’en rendre compte, par la propriétaire du lieu, la marquise Alfonsina de Luna. C’est un film qui reconstitue un vrai drame, celui du sous-marin nucléaire russe Koursk qui, en août 2000, à la suite de deux explosions encore inexpliquées, envoya à la mort, dans la mer de Barents, tout son équipage. Sur les 118 personnes qui périrent, on sait aujourd’hui que 23 auraient pu être sauvées si la Russie n’avait pas obstinément refusé toute aide internationale pendant neuf interminables jours.
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Mieux, l’actrice tire ses partenaires dans la bonne direction, emportant avec elle un Niels Schneider que l’on n’a que trop rarement vu aussi bon. Grand film étalé sur près de vingt ans et marqué par une impressionnante finesse d’approche, Un Amour Impossible emporte tout sur son passage. On en ressort tremblotant, voire même en larmes, épris d’empathie et marqué au fer rouge par la cruauté de l’histoire, avec l’envie de dire à nos mères protectrices qu’on les aime.
Tre Piani De Nanni Moretti : La Critique Du Film
En forme de conte, ce film, singulier, poétique, formellement très beau, qui aurait pu avoir pour parrains Fellini ou Pasolini, avait été sélectionné, pour la compétition cannoise. Il en était reparti, à juste titre, avec le prix du scénario. Chaque jour de nouvelles chroniques, actualités et commentaires …
« Un amour impossible » ne souffre pas de longueurs mais peut paraître un tantinet trop long parfois dans sa globalité.
Catherine Corsini peaufine son adaptation tant dans l’écriture, la réalisation que sa direction d’acteurs. Sa reconstitution des différentes époques des années 60 aux années 2000 est parfaitement ajustée, dans la précision des costumes, des décors et de tout l’environnement. Mais c’est par la sensibilité à fleur de peau de ses personnages que le récit touche tant. Dans l’installation d’une situation, son développement et ses aboutissants. Christine Angot a largement contribué à l’autofiction dans ses romans, dont “Un amour impossible” que Catherine Corsini (“La Belle saison”, “Partir”) adapte avec tact.
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C’est quand même aussi une histoire de reconstruction malgré tout, il y a des gens qui ne s’en remettent jamais, et justement grâce à ce discours qu’elle arrive à s’en remettre, elle arrive à articuler quelque chose, c’est sa force à Angot, c’est là où elle est admirable. « Elle », c’est l’écrivain Christine Angot, auteur du roman dont ce film est l’adaptation, et qui raconte l’histoire de sa mère et la sienne. C’est un film très ambigu où Catherine Corsini parvient à raconter comment une jeune fille va se jeter dans les bras de son père par jalousie envers sa mère, au moment où elle la déteste. Elle filme extrêmement bien cette rivalité furieuse entre deux femmes, l’une privée de son père, l’autre privée de son mari.
Engoncés dans leurs archétypes, elle sera toujours aux crochets de Philippe, et lui l’homme érudit et fuyant, qui va-et-vient comme il le souhaite. Rachel , employée de bureau vivant à Châteauroux, est séduite par Philippe , spécimen fringant de la haute société, qui refuse de l’épouser en raison de sa classe sociale. Elle tombe enceinte et élève seule sa fille, Chantal, caressant l’espoir qu’elle soit reconnue par son père. Catherine Corsini dépeint ainsi quarante ans d’un amour difficile et s’aventure sur un terrain où Lucas Belvaux avait déjà échoué en 2014 avec Pas son genre, chronique d’une liaison infortunée entre un dandy parisien et une coiffeuse de province. Un Amour Impossible, c’est le terrible portrait d’une proie prise au piège d’un véritable pervers narcissique.
Les ellipses faites par le scénario et matérialisées à l’écran sont pertinentes et Corsini choisit une mise en scène simple et dépouillée, d’un classicisme collant parfaitement au sujet et à l’époque. Un peu le même style que dans son précédent long-métrage d’ailleurs, « La Belle époque ». Virginie Efira est encore une fois irréprochable en jeune femme amoureuse et Niels Schneider développe le charisme nécessaire pour être crédible en jeune amant qui fait tourner la tête. Quant à Chantal/Christine, elle est jouée par quatre actrices différentes. Celle que l’on voit le plus est la Chantal adolescente incarnée par Estelle Lescure et on doit dire que la jeune comédienne adopte parfois un jeu trop poussif et pas toujours juste contrairement à la Chantal enfant et la Chantal adulte jouée par Jehnny Beth.
Le Monde À L’international
Mais la dénonciation publique, anonyme et sans preuve, pudiquement nommée libération de la parole n’est pas une chose normale non plus. Ce film laisse à réfléchir sur l’intensité des conséquences et des séquelles qu’on ne pourrait pas supposer à un seul moment et seul le recul nous laisse sans voix.Je suis bouleversée… J’ai eu la chance de voir le film en avant-première, rarement un film m’avait touché à ce point.
Situé au bord du lac Tahoé, aux confins de la Californie et du Névada, l’hôtel El Royale, autrefois louche et luxueux, est devenu miteux. Désormais déserté, il constitue un repaire idéal pour ceux et celles qui n’ont pas la conscience tranquille et cherchent à se planquer. Une nuit, sept personnes, dont une chanteuse, une femme fatale, et un braqueur de banque y débarquent. Elles ne se connaissent pas, mais ont toutes quelque chose à se reprocher. Ils auront une nuit pour se racheter, avant de prendre un aller simple pour l’enfer… Il est beaucoup plus que cela, car au delà de ses images impressionnantes et de ses spectaculaires effets spéciaux, il réussit à se concentrer sur l’humain. On est donc à la fois captivé et ému, d’autant plus qu’en « patron » des marins, Matthias Schoenaerts, est sensationnel d’investissement, de sincérité, de justesse de jeu. La caméra de Catherine Corsini les suit d’une façon, certes assez classique, mais efficace, sans mélo, ni pathos, transposition fidèle de l’écriture, à la pointe sèche de Christine Angot.
« C’est quand même une histoire de reconstruction malgré tout », confie Catherine Corsini, réalisatrice de ce film adapté d’un roman de Christine Angot, avec Virginie Efira dans le rôle de la mère abandonnée. Vous avez envie de devenir incollable sur un sujet de cinéma ? Plongez dans nos dossiers (Portraits, filmographies & biographies d’acteurs, de réalisateurs…) Revivez l’histoire du cinéma avec les thèmes autour de cet univers.
Presque 40 ans d’une vie de femme, modeste et forte, amoureuse, aveuglée par l’amour qu’elle porte pour un homme pervers, et qui ne discernera pas les abus commis sur sa fille. Observatrice de ce drame en trois parties – l’amour, la solitude, l’inceste -, la cinéaste le filme sans froideur ni sentimentalisme. Elle trouve la “note bleue”, la note juste, en demi-ton, sans jamais édulcorer un récit romanesque en puissance. En écrivant le scénario, Catherine Corsini et Laurette Polmanss ont retiré aux protagonistes les patronymes et prénoms de la réalité qu’avait conservés Christine Angot. Comment priver cette figure de ce nom, seul héritage d’un père juif absent ? Sur l’affiche d’« Un amour impossible », les personnages sont à Gérardmer, où quelques séquences du film ont été tournées au bord du lac. « Ma mère allait à Gérardmer avec mon beau-père, ça me faisait un peu rêver cet endroit, pour moi, ça représentait ces années-là, on est en 63 dans l’histoire, des endroits où les gens de la middle-class allaient se payer des vacances », précise Catherine Corsini. Interview de la cinéaste, Place Stanislas à Nancy, lors de l’avant-première de son film au Caméo.