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la fin de l amour Karine Tuil Nous Donne Envie De Lire La Fin De L’amour De Eva Illouz
Vous n’avez pas envie de savoir comment se déroule son travail, ce que l’autre ressent ou quelles sont les nouvelles. Vous regardez votre partenaire et vous vous demandez quand l’amour s’est-il envolé ? Vous avez des doutes sur le fait que ce soit juste une phase difficile ou que le sentiment que vous ressentez n’est plus le même… Les relations de longue date changent, s’adaptent et offrent de nouveaux défis. Il y a des phases dans lesquelles nous sommes plus amoureux, plus connectés et d’autres moins. L’objet de l’ouvrage est surtout d’analyser, aussi objectivement que possible, la recomposition de nos manières de relationner et d’opérer une critique de la liberté érigée en valeur absolue. A l’heure de l’utilisation massive des réseaux sociaux et de la banalisation des rencontres virtuelles régies par Internet, la question se pose avec acuité. Face à cette incertitude généralisée et au désarroi généré chez les victimes ou les réfractaires à ces nouveaux modes de rencontres, on ne peut qu’être perplexes.
Pourquoi ça fait mal d’aimer ?
Peur d’être abandonné, perte de confiance en soi, jalousie pathologique qui déchire à chaque fois que l’être aimé détourne son regard vers un autre que soi, peur de ne plus être soi-même,… Accusé « Amour », levez-vous : « vous êtes déclaré coupable de faire mal ! » Prendre le risque de tomber… amoureux !
Premier épisode de la série documentaire “La Clinique de l’amour”, en immersion dans l’intimité de couples en thérapie. Deuxième épisode de la série documentaire “La Clinique de l’amour”, en immersion dans l’univers des thérapies de couple. Enfin la Conclusion ouvre sur la valeur politique de l’étude des dysfonctionnements des relations sentimentales. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel, Paris, L’Harmattan, 2004. Sélectionnez la section dans laquelle vous souhaitez faire votre recherche. Le livre de Rose-Marie Lagrave est une enquête austère, sans complaisance, qui examine un à un les éléments qui ont fait d’elle une « transfuge ». Corinne Rostaing livre une analyse très fine du processus de dégradation dont les prisonniers, leurs familles mais aussi les surveillants sont l’objet. “Dans un nouvel essai dense et palpitant, la sociologue Eva Illouz analyse l’extension du domaine du marché des relati…”
Livre De Eva Illouz
Chaque jour, la rédaction et l’ensemble des métiers de Télérama se mobilisent pour vous proposer sur notre site une offre critique complète, un suivi de l’actualité culturelle, des enquêtes, des entretiens, des reportages, des vidéos, des services, des évènements… Qualité, fiabilité et indépendance en sont les maîtres mots. Les interactions sexuelles et romantiques peuvent être sans engagement, sans lendemain, multiples. La pluralité de sens que peuvent revêtir les expériences sexuelles et romantiques nous rend, du même coup, incapables de connaître avec certitude les intentions de la personne avec laquelle on a des “relations”. Alors que les réflexions autour du polyamour, des relations et de l’amour dits « libres » se multiplient, Eva Illouz, dans La Fin de l’amour , nous invite à réfléchir sur ce que sont devenus l’amour et le couple à l’ère du « capitalisme émotionnel ». Une analyse à travers les médias actuels, des sites de rencontre à la publicité qui désormais, en bannissant la sexualisation du féminin, nous coupe aussi d’une dimension de séduction et donc du pouvoir, l’hyper-sexe féminin étant cantonné à la seule pornographie. III, « Confusion dans le sexe », par l’affinité ou l’analogie entre l’interaction consumériste et le prototype du « casual sex » (« l’aventure sans lendemain »), commence à poser la question de l’incertitude, dans la forme d’incertitude des relations. Contrairement à ce que nous annonce le titre de son livre « la fin de l’amour », Eva Illouz ne parle pas de « l’amour », objet qu’elle ne définit jamais dans son texte, mais d’engagement.
Pourquoi l’amour fait mal D Eva Illouz ?
Dans ce livre, Eva Illouz change radicalement de perspective et propose une lecture sociologique de la souffrance amoureuse en analysant l’amour comme une institution sociale de la modernité. … Un grand livre de sciences sociales sur le destin de l’amour dans les sociétés modernes.
Merci de votre critique majoritairement positive; les aspects négatifs me paraissent un peu discutables car le seul reproche qui m’est apparu, ” chemin faisant”, c’est la longueur de ce livre car il y a pas mal de répétitions . Chaque jour de nouvelles chroniques, actualités et commentaires …
3 Critiques 3 Citations
Ces rituels et institutions, qui se fondaient sur une asymétrie homme/femme, ont aujourd’hui perdu de leur force. De ce fait, les individus sont en difficulté pour produire des engagements stables et durables, d’autant plus qu’ils disposent désormais de la possibilité de se désengager des relations très aisément. Suivez les auteurs pour obtenir de nouvelles mises à jour et des recommandations améliorées. Pour voir notre prix, ajoutez ces articles à votre panier. Livraison GRATUITE (0,01€ pour les livres) en point retrait (selon éligibilité des articles). Le sociologue Emmanuel Beaubatie livre une étude passionnante sur les trajectoires des Transfuges de sexe. Bernard Lahire ferme avec La part rêvée, deuxième volume de L’interprétation sociologique des rêves, un diptyque novateur dans l’histoire de la sociologie. La relation de couple, la plus belle et la plus difficile …
Les femmes pouvant dès lors mieux se consacrer à leur carrière, elles évitent toute domination masculine au sein du couple hétérosexuel classique. Néanmoins, des études prouvent que le casual sex diminue l’estime de soi des femmes largement plus que celle des hommes, qui n’auraient pas de « regrets sexuels ». On aboutit alors à une sexualisation généralisée où le corps devient la principale source de connaissance interpersonnelle.
Une sociabilité négative qu’elle définit comme «l’expression des idéologies contemporaines de la liberté, des technologies du choix et du capitalisme de consommation avancé». Mais, à trop vouloir jouer le jeu de l’inversion théorique et conceptuelle, elle perd de vue la substance inédite des relations amoureuses contemporaines, qui est plus qu’une simple négation. Néanmoins, l’intérêt du livre réside dans les analyses, parfois provocantes, parfois brillantes, qu’elle propose des conséquences affectives de la liberté sexuelle et émotionnelle, ainsi que du capitalisme visuel qui dévalorise les femmes.
La culture occidentale n’a cessé de représenter les manières dont l’amour fait miraculeusement irruption dans la vie des hommes et des femmes. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l’amour est beaucoup moins prolixe lorsqu’il s’agit des moments, non moins mystérieux, où l’on évite de tomber amoureux, où l’on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l’on cesse d’aimer. Ce silence est d’autant plus étonnant que le nombre des ruptures qui jalonnent une vie est considérable.
La Fin De Lamour Enquête Sur Un Désarroi Contemporain, Eva Illouz
De plus, l’idéal de détachement inhérent à une telle pratique convoque l’idée d’un pouvoir ancré dans le masculin. L’auteur révèle la dimension féministe à l’origine d’une telle pratique.
Ils opèrent dans toutes les relations sociales et plus particulièrement dans les relations intimes et amoureuses, où le choix est désormais possible et surtout rendu visible sur ces marchés visuels. En leur sein, les mécanismes d’évaluation, qui reposent sur un processus cognitif de comparaison et peuvent aboutir à la dévaluation, sont renforcés.
Malgré les 92 interviews qui illustrent les analyses, l’ouvrage est souvent hermétique. L’auteur pêche par l’emploi de phrases sophistiquées pour décrire des choses simples alors que le problème de société dont il est question est immense. Son analyse, certes pertinente, rend ainsi son message moins audible pour le commun des mortels et les nouvelles générations concernées qui ne lisent pas des essais sociologiques de 400 pages. Eva Illouz est directrice d’études à l’EHESS à Paris et occupe la Chaire Rose Isaac de sociologie à l’Université hébraïque de Jérusalem. Elle est notamment l’auteure de Pourquoi l’amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux éditions du Seuil, et plus récemment de Happycratie. Eva Illouz est directrice d’études à l’EHESS à Paris et occupe la chaire Rose Isaac de sociologie à l’université hébraïque de Jérusalem. Elle est notamment l’auteure de Pourquoi l’amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux Éditions du Seuil, et récemment de Happycratie. Cette liberté ambiguë bénéficie plus largement aux hommes qu’aux femmes, avance également Illouz, puisque, traditionnellement responsables du « care », du soin, leur statut social n’est pas renforcé par la multiplication des expériences sexuelles. Les hommes, eux, bénéficient socialement de leur statut de « tombeurs », de leur capacité à avoir une multiplicité de relations qui est perçue comme une marque d’autonomie. Le corps est alors changé en marchandise et, principalement, le corps des femmes qui sont évaluées, comme des produits, en fonction de leur physique.
La sociologue Yaëlle Amsellem-Mainguy raconte la vie des jeunes femmes de la ruralité, leurs pratiques et leurs rêves, leurs lieux. Cet article a été revu par un professionnel de la psychologie afin de le rendre fiable, de qualité et pertinent. Les informations ont été vérifiées par des sources fiables. Quand on aime notre partenaire, on le montre avec des baisers, des câlins, avec un sourire, avec un regard aimant. D’un autre côté, l’un des premiers signes de la fin de l’amour est le manque d’affection. Le toucher physique est rare et l’attention portée à l’autre n’est plus la même. Nombreux livres parmi lesquels Les Sentiments du capitalisme, paru au Seuil en 2006. Loin d’être un sentiment spontané, inexplicable, nous dit-elle, c’est une construction socio-historique qui évolue en fonction des caractéristiques de l’époque. L’avènement de l’individualisme, à l’époque moderne, a contribué à faire de l’amour le sentiment indispensable à l’épanouissement de soi.
Les Livres Du Même Genre
L’objectif était probablement un peu trop ambitieux, tant au regard de la méthode employée, qui rend difficile une ethnographie, qu’à celui de la thèse poursuivie, trop étroitement corrélée à une critique du capitalisme. Si les logiques néolibérales se sont bien immiscées dans de nombreuses pratiques sociales, allant jusqu’aux plus intimes8, elles n’épuisent cependant pas d’autres logiques tout aussi fondamentales telles que l’émancipation économique des femmes ou la privatisation de la rencontre9. Ainsi, l’auteure semble parfois emportée par son argument au détriment de ses matériaux, qui donnent moins à voir des hommes qui ont le choix que des femmes qui font des choix. Celle-ci a pour conséquence le fait que chaque personne puisse jouir librement de ses sentiments et de son corps. Or, le désir libéré des contraintes normatives et des structures rituelles obstrue le choix affectif ! En effet, la normalisation du plaisir autocentré crée un vide normatif. Les cadres sociologiques assurant le bon déroulement des rencontres amoureuses et des mariages se sont transformés en incertitudes psychologiques.
Les informations publiées sur Psychologue.net ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. Psychologue.net ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. La première étape à franchir lorsque l’amour prend fin est de l’assumer.
C’est maintenant le champ des possibles et la sexualisation de nos modes de vie qui nous assomment. À noter que la narrativité des histoires amoureuses est elle aussi chamboulée, le sexe devenant le préambule aux possibles histoires sentimentales, sans oublier qu’il est en également souvent la fin. La sociologue israélienne ne s’intéresse qu’aux couples hétérosexuels, dans la mesure où les normes de genre y sont cristallisées. La fin de l’amour, enquête sur un désarroi contemporain. C’est l’essai que signe la sociologue franco israélienne Eva Illouz, directrice d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales. Elle est régulièrement citée parmi les intellectuelles les plus influents du monde. Faute d’engagement, d’aboutir à une séparation ou un divorce, et qu’elle désigne comme des « relations négatives ». Ces relations négatives, présentées comme des preuves de notre liberté individuelle, conduisent à une grande incertitude. Néanmoins, femmes et hommes ne sont pas des clients égaux dans ce type de transactions. « L’aventure d’un soir » est conçue pour l’orgasme masculin et n’encourage pas la réciprocité.
Sexualité
L’amour semble aujourd’hui marqué par la liberté de ne pas choisir, faisant du non-choix une nouvelle modalité de l’action. La sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à dire sur le désarroi qui règne dans nos vies privées. L’amour semble aujourd’hui marqué par la liberté de ne pas choisir, faisant du non-choix une nouvelle modalité de l’action. Je me suis lancé dans la lecture de “La fin de l’amour” pour me maintenir au courant des pratiques amoureuses de mes contemporains. Hasard de lecture ou pas, je poursuivais en même temps une relecture d'”Orgueil et préjugés” de Jane Austen.
Cependant, l’auteure le précise, il n’est pas question de justifier les nombreux défauts du système passé, dont elle retrace rapidement l’histoire, mais au contraire de rendre intelligibles les conséquences négatives de cette recherche à tout prix de la liberté. A l’ère de la liberté personnelle, le non-amour semble s’installer au sein de la vie affective. Conséquence de la libération sexuelle des années 70, puis de l’apparition d’internet et des applications de rencontres, le sexe sans engagement, je prends-je jette, est devenu la règle. L’incertitude hante désormais les relations émotionnelles, laissant dans le désarroi, le plus souvent les femmes davantage tournées vers l’affectif. Eva Illouz met au jour ce que le « casual sex » sans lendemain- dû aux effets du capitalisme- induit sur le terrain sociologique, à savoir la natalité, l’économie ou l’identité. 1 sur la sexualité et le marché de consommation et cit. 2 sur les métamorphoses de la sexualité par la libération sexuelle convergeant vers le nouveau marché sexuel].
Incertitude Et Anxiété
L’usage de la technologie ainsi que l’accélération du rythme de vie de nos sociétés ont conduit à nous faire nouer des liens sociaux « négatifs », des relations sans engagement, éphémères. Les sites de rencontres, la banalisation du « casual sex », des « sex friends » et autres « plans cul » nous habituent ainsi à choisir « négativement » le non-engagement. Plutôt que de s’efforcer de construire des relations stables, qui s’inscrivent dans un temps long, on préfère ne pas choisir, ne pas s’engager pour conserver une liberté comprise comme la possibilité de faire absolument tout ce qui nous plaît. Alors que l’époque prémoderne avait érigé comme norme des modalités très procédurales de relations (faire la cour, déclarer son amour, établir un contrat de mariage), la révolution sexuelle nous a progressivement habitués à des liens qui se font et se défont souvent et rapidement. Nous n’avons cessé de représenter les diverses manières que l’amour a de faire miraculeusement irruption dans nos vies. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l’amour est beaucoup moins prolixe lorsqu’il s’agit des moments, non moins mystérieux, où l’on évite de tomber amoureux, où l’on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l’on cesse d’aimer. Nous n’avons cessé de représenter les diverses manières que l’amour a de faire miraculeusement irruption dans nos vies. La fin de l’amour Nous n’avons cessé de représenter les diverses manières que l’amour a de faire miraculeusement irruption dans nos vies.
La sociologue franco-israélienne Eva Illouz mène des recherches depuis plus de vingt ans sur la transformation de la vie amoureuse par le capitalisme. Elle est directrice d’études à l’école des hautes études en sciences sociales, et a publié notamment Les sentiments du capitalisme 2006, Pourquoi l’amour fait mal 2012. L’amour semble aujourd’hui marqué par la liberté de ne pas choisir et de se désengager. C’est tout l’enjeu de cet ouvrage appelé à faire date, et qui prouve que la sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à nous apprendre sur le désarroi qui règne dans nos vies privées. C’est à l’expérience des multiples formes du ” désamour ” que ce livre profond et original est consacré. Eva Illouz explore l’ensemble des façons qu’ont les relations d’avorter à peine commencées, de se dissoudre faute d’engagement, d’aboutir à une séparation ou un divorce, et qu’elle désigne comme des ” relations négatives “.
Les engagements codifiés étaient source de violence et de frustration. Or, ces engagements institutionnalisés produisaient et produisent bien souvent encore une maltraitance. La rencontre elle-même devient un entretien d’évaluation. Les potentiels amoureux sont avant tout des consommateurs, par le simple fait de se proposer un cinéma, un restaurant ou de boire un verre. Mais essentiellement parce que les goûts, les activités culturelles, les vêtements, autrement dit les pratiques de consommation, n’ont jamais eu autant d’importance dans nos choix amoureux. En d’autres mots, le corps, la personnalité et les goûts sont l’objet d’une évaluation constante.
La Tournée Du Sociologue
J’ai été surpris de ne pas y entendre plus parler des enfants qui peuvent être parfois des sources de tension dans les couples. Les femmes, un temps gagnantes de cette évolution grâce à la liberté sexuelle acquise dans les années 60 en sont devenues ensuite les perdantes. L’industrie capitaliste de l’image (médias, monde de la mode et des cosmétiques) et les réseaux sociaux sur Internet sous domination masculine se sont emparés de l’image de la femme libérée pour en faire une marchandise sexuelle. “La fin de l’amour” ne redonne pas le sourire, mais dresse un portrait fidèle des pratiques amoureuses actuelles, de leurs enjeux et de leur fonctionnement. Je pense qu’Éva Illouz qui en fait une analyse stimulante compte parmi les grands penseurs de notre époque. Une telle évolution, dans une logique de libre marché dérégulé des relations, comporte l’accroissement de la liberté sexuelle, mais se paye en contrepartie par une diminution de l’égalité et par l’ébranlement des fondements de l’estime de soi. La théorie de l’échange économico-sexuel produite par Paola Tabet6 est ainsi revisitée par l’auteure à la lumière des sociétés occidentales où néolibéralisme et féminisme coexistent.
Pourquoi l’amour prend fin ?
Par ailleurs, parfois l’amour prend fin et nous ne savons pas quoi faire. Par habitude, par peur du changement et d’être seul, de ne pas vouloir se faire du mal, de nombreux couples malheureux et qui ne s’aiment plus restent ensemble.
Ce nouveau modèle de conception de la personne a émergé par le biais des industries de la mode, des cosmétiques, de la publicité, du cinéma qui ont contribué à produire des individus perçus par eux et par autrui comme des objets de séduction. Eva Illouz Directrice d’études à l’EHESS, elle est notamment l’auteure de Pourquoi l’amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux Editions du Seuil, et récemment de Happycratie.
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L’amour semble aujourd’hui marqué par la liberté de ne pas choisir et de se désengager. C’est tout l’enjeu de cet ouvrage appelé à faire date, et qui prouve que la sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à nous apprendre sur le désarroi qui règne dans nos vies privées.
Un livre magnifique parce qu’il ne refuse rien, pas de poussière sous le tapis, pas de fausse pudeur. Parce qu’il parle comme un cœur ému, grave et tragique, drôle et amer. Un cri d’alarme et un plaidoyer pour le retour de la cour amoureuse et des sentiments. Dans son essai La Fin de lamour, la sociologue Eva Illouz continue à observer avec finesse linfluence du capitalisme sur nos rapports affectifs. Ce qui fonde le lien et le désir de lien c’est notre expérience de nourrisson faite de dépendance, de vulnérabilité et fréquemment d’insécurité. Trop souvent, nous n’avons pas été bien traités, respectés dans nos besoins, dans nos rythmes, nos spécificités et nos aspirations. La façon dont elle commente les divorces atteste de sa position moralisatrice et son impasse sur cette pulsion fondamentale chez les humains. Elle réprouve le désengagement de façon très sévère, d’ailleurs surtout du côté des femmes… Elle observe avec justesse qu’autrefois, l’engagement était régi par des institutions et des rituels (la cours, le mariage…).
À Propos De L’auteur
Pour le dire autrement, la certitude émotionnelle s’évanouit dans le vague des sentiments, l’amour à lui seul n’est pas en mesure de créer un cadre normatif. Nous voulions être libre de choisir notre partenaire, nous le sommes.
Après 20 ans d’enquête sur la transformation par le capitalisme de la vie amoureuse, la sociologue spécialiste des émotions Eva Illouz, revient avec “La… De plus, l’auteure se réfère beaucoup à la société israélienne, qui apparait avoir pris le sujet à bras le corps (les gens interviewés sont allés très loin dans l’investigation et dans la réflexion). Afin de comprendre la structure amoureuse du non-amour, elle prolonge la notion durkheimienne d’anomie pour qualifier l’instabilité des liens sociaux contemporains, en partie provoquée par leur abondance. Instabilité qui se transforme en incertitude quand elle s’immisce dans la vie affective.
Critique Par Juliette Cerf
J’ai pu constater dans les moeurs amoureuses un gouffre entre l’approche victorienne et celle contemporaine. Comment a-t-on pu passer d’une cour amoureuse longue et fastidieuse au coup d’un soir, facile et sans engagement grâce aux applications de rencontre. Eva Illouz analyse finement cette évolution en associant histoire des idées, concepts théoriques sophistiqués et regard aiguisé sur notre culture contemporaine. Il faut s’accrocher dans les passages théoriques en particulier dans la première partie du livre où la lecture est plutôt ardue. Mais ensuite, lorsqu’Éva Illouz s’intéresse aux effets d’Internet et du capitalisme sur l’amour, c’est bien plus passionnant, mais pas forcément très joyeux. L’analyse est agrémentée de témoignages éclairants que j’ai particulièrement appréciés pour étayer les hypothèses de l’autrice.
Pourquoi l’amour ?
L’amour est un sentiment complexe. Il peut nous pousser au meilleur comme au pire, mais pour s’épanouir on a tous besoin de créer des liens teintés de sentiments. Que ce soit l’amour de ses parents, celui de son ou sa chérie ou encore celui qu’on se porte à soi-même, l’amour est une composante essentielle de la vie.
Cela montre une reconfiguration du pouvoir patriarcal concomitante à l’émancipation économique des femmes qui passe par une définition et une valorisation des femmes réductibles à leur corps sexuel. Mais les mécanismes induits par les marchés visuels contemporains identifiés par l’auteure n’atteignent pas seulement les femmes.
Étapes Que L’on Traverse Dans Une Relation De Couple
Plusieurs fois, nous avons l’idée erronée que le véritable amour doit être éternel, mais nous oublions que l’amour d’un couple est un sentiment comme un autre, il peut commencer et se terminer. Découvrez tout notre univers livres dans 21 magasins en France et en Belgique. Pour ce faire, le soutien et la fidélité de nos abonnés est essentiel. Nous vous invitons à rejoindre à votre tour cette communauté en vous abonnant à Télérama.
Extrait du livre audio “Pourquoi l’amour fait mal” d’Eva Illouz lu par Françoise Cadol. On pourrait penser le sujet secondaire par rapport aux retraites par exemple, mais le fait d’avoir ou non des enfants, dans des structures familiales classiques ou pas, a des répercussions majeures sur la structure démographique, et donc économique, d’un pays. C’est d’ailleurs pourquoi, à sa sortie en Allemagne, le livre a été recensé dans la newsletter du Bundenstag. Malgré tous ses dénis récurrents, notre sociologue regrette manifestement le temps des engagements stables et durables ; les humains n’auraient obtenu qu’une « une liberté creuse et faussement légère » du fait de la disparition des cadres anciens. Certains passages peuvent être difficiles à comprendre mais dans l’ensemble le livre se lit facilement. Eva illouz utilise beaucoup d’exemples, de métaphores afin de rendre ses propos compréhensibles pour tout un chacun. Respect à elle pour cette capacité de rendre la compréhension de faits sociaux tels que le non-amour accessible à tous.
En introduction, elle fait état de la manière dont a été construit l’amour dans la culture occidentale afin d’introduire le sujet, trop peu traité, du « non-amour ». Elle conclut qu’au croisement du capitalisme, de ces nouveaux rapports entre les sexes et de la technologie, est en train de naître une nouvelle forme de non-sociabilité et de souffrance.
Du Même Auteur
Sans cette curiosité intellectuelle partagée, quelque chose de l’histoire de ce couple est mort… Elle est notamment l’auteure de Pourquoi l’amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux Éditions du Seuil, et récemment de Happycratie. Quand on aime, on a tendance à accepter les imperfections de notre partenaire car on sait que ses qualités l’emportent sur les points faibles. Nous sommes patients et nous cherchons toujours à apprendre et à grandir ensemble. Si tout chez votre partenaire vous irrite, cela peut être un signe que vous n’appréciez pas la compagnie de l’autre et il est peut-être temps d’avoir une conversation sur l’avenir de la relation. Une relation de couple dans laquelle chacun suit sa vie, mais qu’il n’y a pas de plans communs est une relation sans amour. Il est clair que l’individualité est importante et que nous devons avoir nos propres rêves et objectifs personnels. Cependant, ne pas avoir de plan commun peut être une manière implicite de dire que vous ne croyez pas en un avenir ensemble. Si vous aviez l’habitude de passer des heures à parler et que vous vouliez savoir tout ce qui se passait dans la tête de votre partenaire, rien ne vous intéresse maintenant.
La Fin De Lamour Enquête Sur Un Désarroi Contemporain E Illouz
Le capitalisme a, d’un autre côté, changé l’amour en marchandise. Servie par une écriture d’une honnêteté fébrile, fluide comme l’est un fleuve pas très tranquille, une langue crue éclaboussée de poésie, émaillée de sa Majesté des Morts. La vallée des fleurs est une puissante évocation de la jeunesse du Groenland, cette jeunesse avec autant d’envies d’ailleurs que de désespoir dans les veines. Une bouleversante histoire faite de rêves, de déceptions et de confins.
Une Note De Lecture Réalisée Par Marie Koyouo Toutes Ses Publications
Dans les relations de couple, il y a de nombreuses nuances, rien n’est noir ou blanc. C’est pourquoi il est si difficile de reconnaître la fin de l’amour et de savoir quoi faire. Directrice d’études à l’EHESS, elle est notamment l’auteure des Sentiments du capitalisme , de Pourquoi l’amour fait mal et de Happycratie . C’est parce que le capitalisme scopique s’est approprié la révolution sexuelle que la sexualité a été changée en produit de consommation. Ce qu’Illouz appelle capitalisme scopique, c’est ce phénomène de transformation du « moi » en image, de l’individu en objet regardé, désirable et monnayable.
La liberté sexuelle, c’est alors aussi l’acceptation de la transformation de nos corps en produits consommables de ce marché de la sexualité. On ne saurait reprocher à notre sociologue, brillante dans ses autres ouvrages, de faire de la sociologie. Cependant, son enfermement dans un mode explicatif exclusif, en se privant d’autres champs de réflexion et de savoir, conduit à un rétrécissement interprétatif… Et nous livre de façon assez transparente sa subjectivité et ses jugements moraux. Ne nous informe-t-elle pas dans l’exergue de son ouvrage, que les membres de sa famille échappent à ce grave défaut d’engagement contemporain ? Le psychologue qui écrit ces lignes s’abstiendra de toute spéculation sur les angoisses de la sociologue…. Mais ce qu’elle regrette est-il vraiment regrettable ?
Critiques 109 Citations
Analyse très originale des nouvelles relations homme \femmes. Enquête sur un désarroi contemporain sur votre Kindle en moins d’une minute.
Dans son introduction, Eva Illouz annonce une sociologie du choix négatif, une étude des non-relations. Elle y expose l’idée d’une négativité propre aux relations amoureuses modernes.
La culture occidentale n’a cessé de représenter les manières dont l’amour fait miraculeusement irruption dans la vie des hommes et des femmes. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l’amour est beaucoup moins prolixe lorsqu’il s’agit des moments, non moins mystérieux, où l’on évite de tomber amoureux, où l’on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l’on cesse d’aimer. Ce silence est d’autant plus étonnant que le nombre des ruptures qui jalonnent une vie est considérable.
Trouver tous les livres, en savoir plus sur l’auteur. L’amour serait-il soluble dans la sexualité version Tinder ? La sociologue continue à observer avec finesse l’influence du capitalisme sur nos rapports affectifs. Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées. Loin d’être nostalgique des romances du XIXème siècle, de la cour et des demandes en mariage, Illouz ne fait que nous inviter à réfléchir sur les raisons qui expliquent le sentiment d’anxiété dans lequel peut nous plonger l’instabilité croissante de nos façons de relationner. Ce constat s’inscrit dans une grille d’analyse plus vaste proposée par sociologues et philosophes des dynamiques de nos sociétés contemporaines telle que celle d’Hartmut Rosa au sujet de l’accélération de la temporalité qui émerge avec la modernité. Elle cherche alors à comprendre les modalités de rencontre de notre «modernité hyperconnectée» (p. 35) et ce qu’elles révolutionnent dans notre rapport au sexe et à l’amour.
Cette potentielle dévaluation – sexuelle – maintient ainsi les individus, et plus particulièrement les femmes, dans des zones d’incertitudes qu’Eva Illouz perçoit comme une « incertitude ontologique ». C’est à l’expérience des multiples formes du « désamour » que ce livre profond et original est consacré. Eva Illouz explore l’ensemble des façons qu’ont les relations d’avorter à peine commencées, de se dissoudre faute d’engagement, d’aboutir à une séparation ou un divorce, et qu’elle désigne comme des « relations négatives ». Eva Illouz a-t-elle, comme elle l’annonçait en début d’ouvrage, réalisé une « ethnographie de l’hétérosexualité » ?
Car si l’amour continue de hanter nos vies, c’est à la façon du spectre. Nous ne savons plus si l’amour existe ou n’existe pas, s’il est réel ou si nous l’avons inventé. 4 L’auteure a déjà largement exploré ce système dans Pourquoi l’amour fait mal (op. cit.) afin de montrer les transformations de l’architecture du choix amoureux. Ainsi évoque-t-elle une historienne qui quitte son époux après de nombreuses années de vie commune parce que celui-ci est devenu un pantouflard qui ne s’intéresse plus à rien. Assimiler à une pulsion consumériste le désir de partage et de stimulation intellectuelle est très choquant de la part d’une chercheuse en sociologie ! Sa collègue historienne est très certainement une femme qui, toute sa vie, aura été toujours plus loin dans la curiosité, l’exploration, la confrontation et la critique de données… Pourquoi devrait -elle rester avec un homme qui l’ennuie et constitue un frein à ce qui est le plus moteur dans sa vie ? Dans un vieux couple, le désir se doit d’être alimenté par autre chose que le simple effet du sex appeal des corps.
La Fin De L’amour Enquête Sur Un Désarroi Contemporain
Ajoutons à cela l’idéologie du choix individuel, les principes de compétition et d’accumulation, et on obtient le choix amoureux d’aujourd’hui, résultat de l’institutionnalisation de l’autonomie, par laquelle on exerce sa subjectivité. S’il n’y a plus d’amour, les couples sont souvent ensemble physiquement, mais pas émotionnellement. Quand, par exemple, ils rentrent chez eux la nuit, ils passent beaucoup de temps sur leur téléphone portable, chacun enfermé dans leur bulle virtuelle. Ils n’échangent pas d’idées, d’opinions ou de sentiments.
IV, « Le capitalisme scopique et l’émergence de l’incertitude ontologique », à mon sens le plus intéressant de l’ouvrage, commence par introduire le concept de valeur économique et symbolique des hommes et des femmes ; cette valeur implique une évaluation et une dévaluation. En effet, les femmes se valorisent mais les hommes les « évaluent » en tant que consommateurs de leur valeur sexuelle qu’ils s’approprient [cf. Dans ce même chap., l’incertitude est envisagée dans sa forme ontologique, c-à-d. Quant à la valeur de l’individu au regard de l’autre [cf. Naturellement, cette incertitude se répercute sur l’estime de soi et la confiance en soi, et elle donne lieu à des stratégies de défense. Il est important de noter que dans les moments difficiles de la vie, il est naturel de ne pas avoir de désir sexuel. Mais si tout va bien et que vous n’avez pas envie d’avoir des relations sexuelles avec votre partenaire, cela peut être un signe pertinent que l’amour a pris fin. Les femmes, quant à elles, socialement définies et valorisées par leur capacité à prendre soin ne sortent pas complètement gagnantes de cette libération sexuelle. Alors que la sexualité permet aux hommes de réaliser les attentes de la virilité, elle tiraille les femmes entre l’autonomisation nouvelle de leurs corps et les attentes sociales liées à la féminité.
Et c’est ici que la sociologue entre en jeu, pour répondre à «la nécessité d’une analyse non psychologique de la vie intérieure».